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L’auteur-compositeur-interprète québécois Jean Leloup
Photo : Alex Leclerc
Radio-CanadaPublié à 19 h 43
Une musicographie de Jean Leloup, c’est ainsi que le chroniqueur culturel Olivier Boisvert-Magnen décrit son livre Des grands instants de lucidité, sorti jeudi. Il y offre une plongée en plus de 300 pages dans l’œuvre musicale du roi Ponpon.
Ancien journaliste culturel au défunt Voir, Olivier Boisvert-Magnen signe ici son premier ouvrage. Il estime que le terme musicographie convient mieux que le mot biographie, car Des grands instants de lucidité est uniquement consacré à la vie musicale de Jean Leloup.
mood quand il a enregistré chacun de ses albums…”,”text”:”J’ai essayé de ne pas tomber dans la vie privée, de ne pas parler de relations amoureuses ou familiales, et de me concentrer sur la musique : comment telle chanson a été enregistrée, avec qui Jean Leloup a travaillé, son mood quand il a enregistré chacun de ses albums…”}}”>J’ai essayé de ne pas tomber dans la vie privée, de ne pas parler de relations amoureuses ou familiales, et de me concentrer sur la musique : comment telle chanson a été enregistrée, avec qui Jean Leloup a travaillé, son mood quand il a enregistré chacun de ses albums…
, explique-t-il.
Divisé en 10 chapitres, un par opus imaginé par Jean Leclerc, de son vrai nom, Des grands instants de lucidité suit l’évolution artistique de cette légende vivante, au gré de ses changements de direction.
Le chroniqueur et journaliste musical Olivier Boisvert-Magnen
Photo : Radio-Canada / Hamza Abouelouafaa
Marie Denise Pelletier, Loud et Hubert Lenoir
Une soixantaine de personnes témoignent dans ce livre de leur collaboration avec Jean Leloup ou de l’influence qu’il a eue sur elles. Parmi elles, on trouve François Pérusse, qui a été son premier bassiste au milieu des années 1980, mais aussi Marie Denise Pelletier, avec qui il a chanté dans Starmania à peu près à la même période, Ludovick Bourgeois ou encore Loud.
« C’est fou à quel point cet auteur-compositeur-interprète a été important pour plein de gens. Je le savais, mais pas autant. »
Au fil de ses entrevues, il a ainsi recueilli de nombreuses histoires dans ce sens, comme celle des Vulgaires Machins, qui lui ont raconté avoir eu envie de chanter en français après avoir entendu L’amour est sans pitié.
La rédaction de la préface du livre a été confiée à Hubert Lenoir, qui a écrit ces mots : Jean Leloup est un superhéros. […] Il a sauvé beaucoup de gens. […] Grâce à ses mots placés sur les bonnes notes, beaucoup de gens se sont sentis moins seuls, moins tristes quand le bonheur est capricieux.
« Jean m’a fait comprendre que c’était correct d’être tout sauf normal, d’être un weirdo, un freak, d’avoir l’air fou. […] La folie est douce pour les avant-gardistes, sachez-le. »
Une quête minutieuse
Pour dénicher toutes les personnes témoignant dans Des grands instants de lucidité et ainsi affiner son portrait musical de Jean Leloup, l’auteur a notamment fouillé dans les listes de collaborateurs et collaboratrices des albums.
Le dôme en 1996. C’était important, car plus j’avançais dans le projet et plus je me disais : “il ne faut pas que je le fasse à moitié”.”,”text”:”Des fois, j’ai trouvé des personnes dures à trouver, comme des ingénieurs du son ou un guitariste ayant joué sur une chanson de l’album Le dôme en 1996. C’était important, car plus j’avançais dans le projet et plus je me disais : “il ne faut pas que je le fasse à moitié”.”}}”>Des fois, j’ai trouvé des personnes dures à trouver, comme des ingénieurs du son ou un guitariste ayant joué sur une chanson de l’album Le dôme en 1996. C’était important, car plus j’avançais dans le projet, et plus je me disais : “Il ne faut pas que je le fasse à moitié.”
Toutefois, nulle trace de Jean Leloup se racontant lui-même dans Des grands instants de lucidité. Olivier Boisvert-Magnen n’a jamais reçu de réponse à ses multiples demandes d’entrevue avec l’artiste pour le faire participer à son livre. J’ai pourtant essayé toutes les façons, lui proposant même des marches informelles, parce qu’on sait que la marche est un moteur de création très fort pour Jean
, dit-il.
Le livre «Des grands instants de lucidité», d’Olivier Boisvert-Magnen, est publié aux Éditions les Malins.
Photo : Facebook/Éditions les Malins
Le prix à payer
Jean Leloup est l’un des premiers artistes avec qui Olivier Boisvert-Magnen s’est entretenu à ses débuts en journalisme. Écrire Des grands instants de lucidité a fait évoluer le rapport qu’il entretient avec l’œuvre de celui dont il est fan.
Même quand je l’ai interviewé comme journaliste, j’avais tout le temps ce rapport de fan qui essaie d’être journaliste
, explique-t-il.
Maintenant, en ayant fait toutes ces entrevues et en relisant tout ce qui s’est passé dans sa vie, je me rends compte que, oui, Jean demeure un mythe de la musique québécoise, mais derrière cette [carrière de] rock star, il y a un prix à payer : celui d’être épuisé et de [voir des répercussions] sur sa santé mentale à force de donner autant de musique.
Ce texte a été écrit à partir de l’entrevue réalisée par Émilie Perreault à l’émission Il restera toujours la culture et de celle réalisée par Eugénie Lépine-Blondeau, chroniqueuse culturelle à l’émission Tout un matin. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté et de concision.