Source : Le Devoir
On connaît l’homme politique, le journaliste, le grand orateur… Mais rares sont ceux qui savent que René Lévesque était un grand cinéphile, et même l’un des pionniers de la critique cinématographique au Québec.
Entre 1947 et 1949, le fondateur du Parti québécois a écrit près d’une centaine de chroniques pour le journal Le Clairon de Saint-Hyacinthe. Âgé de 25 ans, avec pour seules armes l’impeccable érudition et la plume franche qui définiront également sa carrière politique, il collige sur sa machine à écrire Remington Rand les notes éparses griffonnées à la hâte à la sortie des grands et petits cinémas de la rue Sainte-Catherine, à Montréal.
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C’est à Jean-Pierre Sirois–Trahan, professeur de cinéma à l’Université Laval, que l’on doit la redécouverte de ces 88 chroniques, désormais archivées dans le livre Lumières vives. Chroniques de cinéma 1947-1949. « Au printemps dernier, l’historien de la photographie Sébastien Hudon m’a montré un papier sur Orson Welles signé René Lévesque, me demandant s’il s’agissait vraiment DU René Lévesque. Je savais qu’il avait déjà signé quelques critiques sur des films d’ici au cours de son activité publique — Ti-Coq (1953) et Les ordres (1974), notamment —, mais je ne connaissais aucunement celle-ci. J’ai donc entrepris des recherches, et suis tombé sur cette page méconnue de son histoire. »
Bien qu’on y découvre surtout un écrivain au style éblouissant, Lumières vives en révèle ou en confirme, en filigrane, beaucoup sur l’homme en devenir. Sa curiosité intellectuelle, d’abord, manifeste dans une connaissance du cinéma inédite
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