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«Un chien à ma table»: un abri dans le chaos

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Un homme et une femme accrochés à leur fragment montagne. Loin de tout et de presque tous, au milieu d’une forêt d’Alsace, dans une demi-ruine du XVIIIe siècle bâtie au pied d’une moraine, remplie jusqu’au plafond par un désordre de livres.

« Observatrice du vivant », sentinellelucide devant la menace mixte qui nous menace tous, Sophie Huizinga est connue comme romancière des marges et de la nature. Grieg (Grégoire), son compagnon, grand tutoyeur devant l’éternel, « dépecé par l’âge, gris, froissé », dort le jour et passe une bonne partie de ses nuits à lire, jamais loin dans les deux cas de sa bibliothèque, où se retrouve la de ce qu’il a été.

Tous les deux se sont rencontrés à l’âge de cinq ans à l’école maternelle, juste après la guerre. « Depuis, raconte la narratrice d’Un chien à ma table, nouveau roman de , on n’avait pas arrêté de retourner en enfance par un défaut dans la clôture qui séparait nos jardins, connu de nous seuls. »

Les Bois-Banni, comme s’appelle l’endroit, c’est leur tanière. Un lieu qui « unit les humains et les bêtes », un espace de sauvagerie qui prend la couleur du ciel et de la terre. Ils y vivent depuis trois ans, avec leur ânesse Litanie. Le potager est resté en friche, peu leur importe, ils ont des réserves et descendent en ville lorsqu’il le faut. « Qu’est-ce qui avait de l’importance ? La liberté. Et la liberté. Et encore la liberté. La liberté chérie. Les friches, les vipères, les fossiles, le sphinx

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