Source : Le Devoir
«Je me suis donné le défi de faire un pied de nez à l’époque et d’écrire un livre avec les personnages les moins à la mode : des Québécois vieux, lents, sexués et libres, et prouver qu’ils peuvent être sexy et sympathiques. » Sexy et sympathique sont effectivement des termes plus qu’adéquats pour décrire Maple, héroïne du nouveau roman de David Goudreault. Les adeptes de la trilogie à succès La bête intégrale connaissent déjà le personnage, une travailleuse du sexe — genre de Dostoïevski sur l’acide —, à la verve puissante, révoltée et colorée, qui, à la fin du troisième tome, est condamnée après avoir agressé un policier.
On la retrouve six ans plus tard, à sa sortie de prison, au moment où une série de meurtres s’abat sur Hochelaga. Se sentant « géographiquement interpellée », Maple comprend rapidement que toutes les personnes assassinées oeuvraient dans le domaine de la prostitution. En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, la quinquagénaire prend le taureau par les cornes et décide de se mêler de l’enquête policière pour mettre la main sur ce « Chef Boyardee de la phalange », qui étouffe ses victimes en leur faisant manger leurs propres mains.
Après l’écriture des trois romans, j’ai voulu me débarrasser de la bête. Je ne voulais pas que ce personnage devienne mon Maigret. Mais la liberté que je m’octroie dans cet univers “trashicomique” me manquait ; une liberté qui me semble plus que jamais mise à mal aujourd’hui.
Tout ce qui faisait la
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