Source : Le Devoir
À la mort de sa grand-mère, une jeune femme entreprend de déconstruire les mystères entourant ses origines. Des rives du Saint-Laurent jusqu’à l’île de Gorée, au large du Sénégal, elle retrace la trajectoire de ses ancêtres, à laquelle elle entremêle des points charnières de l’Histoire, souvent oubliés au profit de mythes qui perpétuent les rapports de pouvoir. On y fait la rencontre d’Adriana, enfant micmaque adoptée par une famille blanche à la mort de ses parents, d’un esclave en fuite épris de livres et de liberté, et du fantôme d’un père bagarreur, immortalisé dans des gants de boxe. Dans ce récit qui noue avec audace l’intime et le collectif, Bianca Joubert choisit de juxtaposer sa quête de liberté à celles des deux peuples sur le dos desquels s’est construite l’Amérique, racontant les exils, les tragédies, les vies arrachées, les innocences bafouées, les âmes violées au nom du colonialisme et de la suprématie blanche. La narration dense et concentrique de l’écrivaine frappe, certes, mais s’appesantit parfois, et peine à s’incarner dans un propos qui se veut à la fois ambitieux et poétique.
Couleur chair
★★★
Bianca Joubert, Alto, Montréal, 2022, 192 pages
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