Paru en premier sur (source): journal La Presse
Publié à 7h00 ✓ Lien copié Vous êtes romancière, vous écrivez aussi pour les enfants, en plus d’être traductrice et psychothérapeute. Comment cette profession a-t-elle influencé l’écriture de ce roman ?
« Je pense que ce qui m’a aidée, c’est le regard qu’on porte sur les choses en travaillant en tant que psychothérapeute. Même si aujourd’hui je n’ai plus de patients, j’ai été formée à observer les choses avec beaucoup d’attention, et surtout à entrer en relation profonde avec les autres. Et quand on construit un personnage, c’est un peu ça qu’on fait. »
Comment s’est opéré ce passage vers l’écriture ?
« J’ai beaucoup voyagé dans ma jeunesse – mon père était diplomate –, donc j’ai souvent été un peu dépaysée. […] Lire et écrire, c’était une manière de rester en contact avec mes racines et de me retrouver. Mais je ne me voyais pas, à 17, 18 ans, décider d’être écrivaine… Je n’avais pas ce genre de courage. Donc j’ai fait des études, j’ai travaillé pendant 15 ans comme psychothérapeute ; à un moment, j’étais un peu frustrée parce que j’avais envie d’écrire, mais j’avais beaucoup de travail, des enfants… Je n’arrivais plus à gérer tout ça. C’était très clair pour moi que la littérature, c’est quelque chose d’un peu fragile et en même temps très fort, et j’ai eu ce sentiment que si je laissais tomber, je l’aurais perdue. C’est pour ça que je suis partie