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«Rétroviseur»: la vie rembobinée

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Le nouveau roman de Carl Leblanc offre sa chute à Platon : « Car le commencement est aussi un dieu qui, tant qu’il demeure parmi les hommes, sauve tout. » Contre l’assurance de la mort et l’imaginaire de la fin du monde, l’humanité s’est rabattue sur la cyclicité de la vie, investissant tout son espoir dans chaque renouveau, quitte à être plusieurs fois déçue.

Des déceptions, Michel, protagoniste de Rétroviseur, en vivra plusieurs. Dans ce roman qui couvre l’entièreté de son existence — un demi-siècle —, on le retrouve dans son cercueil, au jour de sa cérémonie funéraire. C’est que l’histoire est narrée à rebours, remontant minutieusement le fil de sa vie jusqu’à sa naissance, illustrant magnifiquement l’idée que la fin, en vérité, est un recommencement.

Fresque d’une époque dessinée d’après les contours des vies qui la traversent — celle de Michel d’abord, mais aussi celles de sa famille —, le projet du roman est présenté dans une mise en abyme un peu plaquée. En effet, au crépuscule de sa vie, Michel a concrétisé son vieux rêve de publier « un récit tricoté serré entre la grande et la petite histoire, celle de son père et celle de l’aventure canadienne-française, une aventure qui tire à sa fin… » Il nous offre ainsi des clés de lecture de l’oeuvre, ajoutant encore « qu’on peut comprendre le monde en se contentant de le raconter ».

Les chapitres, courts et nombreux, ouvrent des fenêtres sur la vie de Michel, un homme qui, malgré quelques qualités et une certaine ambition,

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