Source : Le Devoir
Né le 12 janvier 1969, David Mitchell n’a aucun souvenir des années 1960. Or, en plongeant dans Utopia Avenue, son huitième roman, on croirait facilement que le romancier anglais a vécu son adolescence dans le Swinging London, époque dorée de la British Invasion, des radios pirates, des manifs contre la guerre du Vietnam, de la libération sexuelle et de la minijupe. Qu’est-ce qui peut pousser un digne représentant de la génération X à fantasmer sur la jeunesse des baby-boomers ?
« Je vous donne d’abord la réponse superficielle : la mode, la musique, le cinéma, l’esthétique, le style, l’art, le théâtre, la littérature, bref, toute l’explosion qu’il y a eu dans le paysage culturel », répond l’auteur deux fois finaliste au Man Booker Prize, rencontré dans le calme d’un hôtel du Vieux-Montréal, pas très loin de la frénésie de Salon du livre de Montréal.
« Et maintenant, la réponse approfondie, poursuit-il. À l’époque, les jeunes rêvaient d’un monde meilleur ; ils percevaient une fenêtre s’ouvrant sur un monde où les femmes se sentiraient moins impuissantes, où les membres de la communauté LGBTQ pourraient s’aimer librement, où les gens souffrant de maladie mentale ne seraient pas méprisés, où les mâles blancs privilégiés ne seraient pas les seuls à avoir leur part du gâteau. La fin des années 1960 a été la dernière fois dans l’histoire où les gens se sont dit qu’ils pouvaient faire mieux. Récemment, les mouvements #MeToo et Black Lives Matter ont brièvement ouvert des fenêtres sur un monde meilleur. »
Quatuor atypique
Campé de 1967 à 1968, le
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