Parmi les manuscrits de Louis–Ferdinand Céline réapparus au cours de l’été 2021, tous volatilisés de l’appartement de l’écrivain au moment de la Libération de Paris en juin 1944, Londres est le plus volumineux. Suite directe de Guerre, à forte teneur autobiographique, il nous entraîne dans les pas électriques de Ferdinand, narrateur et alter ego de Louis Destouches, qui a suivi Angèle dans la capitale britannique, une prostituée qui a fait fusiller son mari pour s’en débarrasser. Rempli de personnages, d’anecdotes et de péripéties, nourri des amours contrariées du narrateur, le roman est une fenêtre ouverte sur le monde de la prostitution, du trafic de drogue, des bas-fonds et des petites violences du Londres de 1915. Roman achevé — contrairement à Guignol’s Band, l’autre roman londonien de Céline —, mais encore assez brut, presque dilué, Londres est le roman de la débrouille, de l’errance et de l’exil. Un Céline inédit, certes, mais désordonné et plus naturaliste qu’à l’habitude.
Londres
★★★
Louis-Ferdinand Céline, Gallimard, Paris, 2022, 576 pages
À voir en vidéo
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.