Image

«À jamais» avec Jacques Brault

Le Devoir Lire

Parmi les nombreux chemins ouverts par Jacques Brault (1931-2022), nous trouvons, comme un cadeau inespéré, ce recueil À jamais, pierre par pierre posée, pour tracer la voie du coeur tendre, l’espoir au désespoir lié. « Tout s’organise autour du silence, d’un état d’enfance irrépressible et créateur — ce que l’on nomme mélancolie — qui met en errance, errance qui est au coeur de son oeuvre », nous suggèrent les préfaciers. Le soulignait également Georges Leroux récemment dans Le Devoir (7-8 octobre) : « Relire Jacques Brault aujourd’hui, ne serait-ce pas d’abord s’avancer à notre tour vers cette oeuvre marquée par la fragilité et la mélancolie ? »

De cette origine vocale se dégage la route amoureuse du , de l’amoureuse en allée jusqu’à la terre et les saisons. « Tel serait le noyau essentiel de son oeuvre, la possibilité de dire le coeur de l’existence, mais sans insister, toujours dans la juste distance et de l’infinie discrétion. Un respect aux limites du silence, une éthique. » (). Ainsi, cette discrétion, ne peut-on pas en voir l’écho dans ces vers terribles et sublimement beaux, dès le premier poème d’À jamais : « il n’y avait pas d’oiseaux à  / ils s’électrocutaient sur les clôtures / et grillaient accrochés au fil de fer » ?

Mais l’art de Brault, c’est de ne pas oublier les oiseaux, de ne pas compromettre par l’horreur une manière de miser encore sur la beauté du monde : « Par quel chemin de vie graciée / le bruant des neiges s’arrache-t-il / de la branche à demi cassée / toute fatigue abandonnée à la glace du sol / pour s’envoler

[...] continuer la lecture sur Le Devoir.

Palmarès des livres au Québec