Un matin de 1899, dans une petite ville d’Afrique orientale « perdue aux confins de la civilisation », une sorte de fantôme fait son apparition, le visage et les mains couverts d’entailles et de traces de piqûres d’insectes.
L’homme, un mzungu (un « blanc »,en swahili), est recueilli in extremis par Hassanali, un petit boutiquier d’origine indienne, qui, comme tous les matins, s’était levé tôt pour aller ouvrir la mosquée et faire l’appel de la première prière de la journée. Sans le savoir encore, il avait rendez-vous avec le destin et avec la légende.
« Voilà comment l’Anglais Pearce était arrivé, suscitant l’émotion et provoquant un drame dont il n’eut jamais pleinement conscience. » Il avait été détroussé et abandonné au milieu de nulle part par ses guides au retour d’un « insupportable » voyage de chasse en Abyssinie.
Faisant fi des interdits de la société locale et de ce que pourraient penser ses compatriotes, ce fonctionnaire en transit après avoir été en poste quelques années en Égypte, plus ouvert et curieux que la moyenne de ses semblables, va devenir l’amant de la soeur aînée d’Hassanali, Rehana, abandonnée par son mari. En nous racontant l’histoire de cette rencontre improbable, pleine de trous et de rumeurs, le narrateur soutient que « l’imagination est une forme de vérité ».
La seconde partie d’Adieu Zanzibar, le septième roman d’Abdulrazak Gurnah, nous plonge une cinquantaine d’années plus tard, au cours des années 1950, alors que l’Empire colonial britannique commence à s’effondrer.
Les fils emmêlés et retors du destin vont se lier lorsque Amin, le
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