D’un essai à l’autre, c’est à croire que l’actualité, dans ce qu’elle a de plus sombre, vient rattraper Amin Maalouf. Comme la guerre en Ukraine, qui s’est invitée dans l’écriture de son nouveau livre. Aujourd’hui, de façon soudaine mais sans surprises, c’est le conflit entre Israël et le Hamas qui fait irruption dans le réel. Tout cela alors qu’une sorte de bras de fer planétaire oppose l’Occident à la Chine et à la Russie.
C’est bien la preuve, s’il le fallait, que l’Histoire est en marche. Même si on peut aussi penser qu’elle marche peut-être en rond.
« J’aurais plutôt tendance à dire qu’elle est en panne », dit Amin Maalouf au bout du fil, depuis Paris. « Je pense que ce qui est en train d’arriver un peu partout dans le monde ne devrait pas arriver. L’humanité, qui a progressé dans les domaines scientifique, technologique et économique d’une manière vertigineuse, n’arrive toujours pas à s’adapter à ce progrès, estime-t-il. Les mentalités et la gouvernance ne suivent pas. »
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Le labyrinthe des égarés : l’Occident et ses adversaires, le nouveau livre de l’écrivain franco-libanais, démontre avec éloquence combien il importe de connaître et de comprendre l’Histoire pour commencer à comprendre notre présent. Et sans prétendre être devin, Amin Maalouf croit que nous marchons aujourd’hui comme des somnambules vers un « affrontement planétaire ».
Nous vivons aujourd’hui dans un monde qui, au lieu de prendre la mesure de tous les défis auxquels nous devons faire face — défis climatiques, défis liés aux dérapages des
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