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(Paris) Des Armoires vides à Mémoire de fille, voici cinq œuvres majeures d’Annie Ernaux, récompensée jeudi du prix Nobel de littérature.
Publié à 9h26 ✓ Lien copié Alexandra DEL PERAL Agence France-Presse Les armoires vides (1974)
C’est son premier roman publié en 1974 chez Gallimard. Inspiré de faits réels, il raconte l’avortement qu’elle a subi en 1964 alors qu’elle est étudiante. On retrouve l’autrice sous les traits de Denise Lesur. Cette dernière est seule dans sa chambre d’étudiante à la Cité universitaire et attend l’issue d’un avortement. Court et percutant, il raconte, avec détail, cet avortement ressenti comme un échec, une forme d’humiliation.
Humiliation, car la jeune femme, promise à un brillant avenir, croit voir dans cette grossesse son rêve d’émancipation de son milieu d’origine lui filer entre les doigts. Nourri de détails sur l’acte en lui-même, le livre avait été qualifié d’« obscène » par certains critiques.
De cet avortement naitra un autre livre emblématique : L’évènement. Adapté par Audrey Diwan au cinéma, il a raflé le Lion d’or à la Mostra de Venise en 2021.
La femme gelée (1981)
Dans La femme gelée (1981), Annie Ernaux poursuit son travail d’autofiction en analysant sa propre vie : de l’enfance à l’âge adulte, de jeune fille pleine de rêves en femme gelée.
Elle y raconte ce qu’est être une fille, une femme, une mère dans une société qu’elle juge encore patriarcale. Elle raconte la découverte des différences sociales entre les femmes et les hommes, la violence de cette inégalité. Le livre revient aussi sur le délitement de son mariage et son rôle d’épouse dans la France des années 1970.
La place (1983)
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