Le prix Nobel de littérature 2022 a été attribué, le jeudi 6 octobre, à l’écrivaine française Annie Ernaux, 82 ans. Une récompense accompagnée de huit millions de couronnes (environ 990 000 dollars canadiens) qui vient souligner, selon l’Académie suédoise, « le courage et l’acuité clinique avec lesquels l’écrivaine révèle les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ».
S’il s’agit du 16e lauréat français du Nobel de littérature — Anatole France, Gide et Camus, Claude Simon, Le Clézio et Modiano l’ont notamment obtenu —, Annie Ernaux est la toute première écrivaine française à recevoir la prestigieuse récompense.
Monument de la littérature dans l’Hexagone, traduite aujourd’hui en 39 langues, depuis près de cinquante ans son œuvre, forte d’une vingtaine d’ouvrages, rayonne et rencontre de nouveaux lecteurs. L’écrivaine, engagée à l’extrême gauche, y défend la liberté des femmes et la dignité des classes populaires.
Depuis Les armoires vides (1974) jusqu’à Mémoire de fille (2016) et Le jeune homme (2022), en passant par La place (1983, prix Renaudot), Passion simple (1992) ou Les années (2010), l’écriture réaliste et sans effets de cette « romancière sociale » est mise au service d’une œuvre dans laquelle l’intime et le politique se fondent au sein d’une authentique quête de vérité.
« Ça représente pour moi quelque chose d’immense », a-t-elle déclaré, heureuse et un peu incrédule, au cours d’une conférence de presse tenue à Paris dans les bureaux de son éditeur, Gallimard. « Recevoir le Nobel est pour moi une responsabilité de poursuivre et d’être ouverte d’une manière générale à la marche du monde, au
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