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Le poète, romancier, dramaturge et conteur d’origine haïtienne Anthony Phelps, qui s’était exilé au Québec en 1964, est mort à Montréal. Il avait 96 ans. Il était connu pour son recueil intitulé Mon pays que voici, un hymne à la liberté et à la résistance écrit alors qu’Haïti vivait sous le joug du dictateur Duvalier.
Anthony Phelps est mort le 11 mars, selon les Éditions Bruno Doucey.
[Il] était l’un des plus grands que la terre d’Haïti ait jamais portés. L’un de ceux, aussi, si ce n’est celui qui aura su la chanter mieux que tout autre avec son poème culte Mon pays que voici
, a écrit à son sujet son ami, l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert, dans un article publié vendredi dans Le Monde.
Né en 1928 en Haïti, Anthony Phelps était un des membres fondateurs d’Haïti littéraire, créé en 1961. Ce mouvement […] propose de rompre avec les courants littéraires de l’époque en refusant toute assignation à résidence identitaire et idéologique
, a expliqué Louis-Philippe Dalembert.
Après avoir séjourné en prison en Haïti sous la dictature de François Duvalier, Anthony Phelps s’est exilé, en 1964, au Québec, où il a passé le reste de sa vie, travaillant notamment à la salle de rédaction de Radio–Canada.
De nombreux prix
En 1966, il a gravé Mon pays que voici sur un disque, qui a circulé à Haïti. En 1980, il a publié le recueil La Bélière caraïbe, qui lui a valu le prix Casa de las Americas, remis chaque année par l’organisme cubain du même nom.
Sept ans plus tard, la parution d’Orchidée nègre lui a permis de recevoir ce prix pour la seconde fois.
En 2014, il s’est fait décerner, pour son recueil Femme Amérique, le prix international de poésie Gatien-Lapointe – Jaime-Sabines, coorganisé par le Festival international de poésie de Trois-Rivières.
En 2017, il a été récompensé du grand prix de poésie de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.
En plus d’avoir écrit de la poésie, Anthony Phelps est l’auteur d’une pièce de théâtre – Le conditionnel – et du recueil de contes Et moi je suis une île, qui évoque Montréal.
Avec les informations de Le Monde