À Oakland, en Californie, le soleil ne brille pas pour tout le monde. Surtout pas pour Kiara, dix-sept ans, qui n’a pas terminé le secondaire et doit subvenir toute seule à ses besoins.
Son père, un ancien militant des Black Panthers, est décédé de maladie après un séjour en prison. Sa mère, coupable de négligence criminelle après la mort trois ans plus tôt de son bébé — la petite soeur de Kiara —, est internée dans une maison de transition.
Pendant l’absence de leur mère, la narratrice d’Arpenter la nuit, le premier roman de la jeune Américaine Leila Mottley, vit ainsi toute seule avec son frère aîné, Marcus, qui est sans emploi et consacre tout son temps à un rêve qui lui permettra, croit-il, de tous les sauver : connaître le succès comme chanteur de rap.
Face à la pauvreté, aux loyers en retard et aux menaces d’éviction de l’appartement où habite sa famille depuis vingt ans au Regal-Hi, Kiara résiste tant bien que mal et veille à s’occuper de tout. Elle prend même soin de Trevor, le fils de neuf ans d’une voisine toxicomane, dont les absences se prolongent de plus en plus.
Une seule possibilité semble s’offrir à cette petite mère pour payer les factures : vendre son corps. C’est ainsi que Kiara va se sentir obligée d’accepter, un soir, la proposition d’un homme croisé dans un bar, perdant sans états d’âme sa virginité. Avait-elle vraiment le choix ? C’est ce qu’elle se demande en arpentant la nuit d’Oakland, avec
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