Source : Le Devoir
Le 7 octobre 2023, l’histoire mouvementée au Proche-Orient s’écrit à nouveau dans le sang. Ce jour-là, le Hamas lançait une attaque meurtrière d’une ampleur sans précédent contre Israël depuis la bande de Gaza. Des centaines de terroristes franchissent la barrière de sécurité, prenant d’assaut des kibboutzim, des villes frontalières, et les participants d’un festival de musique, tuant plus de 1200 civils et militaires israéliens, et faisant plus de 200 otages. L’onde de choc fut immédiate. On le sait, elle continue d’entraîner une riposte militaire massive d’Israël sur Gaza qui a plongé la région dans un nouveau cycle de violence aux conséquences humanitaires désastreuses.
Dror Mishani est un écrivain israélien né en 1975 à Holon, dans la banlieue de Tel-Aviv. Ancien éditeur et chroniqueur littéraire au respectable quotidien de gauche Haaretz, il enseigne la littérature à l’université et a déjà publié plusieurs romans policiers à succès. Avec Au ras du sol, l’homme a toutefois laissé de côté la fiction et ses polars pour noter pendant plusieurs mois les événements dramatiques qui ont suivi les massacres commis par le Hamas dans le sud de l’État hébreu.
Écrire le chaos
L’auteur nous propulse d’emblée dans la vie de sa famille, mise soudainement devant le fait accompli de devoir courir se réfugier dans les abris quand retentissent les sirènes du système d’avertissement contre les attaques de roquettes. C’est pourquoi le récit saisit par sa puissance viscérale, oscillant sans cesse entre la gravité du drame et l’étrangeté presque burlesque de certaines scènes du quotidien israélien.
Dans ce chaos émotionnel où
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