Source : Le Devoir
« Le récit de 1995, combien de temps encore prendra-t-il avant d’émerger vraiment ? » Martin, le narrateur d’Automne 1995, dresse d’emblée une nomenclature de tout ce qui s’est produit à cette époque, mais deux événements précis vont bousculer sa trajectoire : l’échec du Oui au référendum du 30 octobre et la fin de sa relation avec Sophie, son amoureuse. Le jeune homme oscille entre l’espoir du pays à naître et la mélancolie à cause du départ de sa compagne, incapable de s’ancrer nulle part. Ce que l’on perçoit bien au fil des pages de cette première incursion romanesque de Dominique Lebel, c’est sa passion pour le mondepolitique (cet ancien militant a déjà travaillé dans les sphères du pouvoir) et son amour inconditionnel pour les mots des autres (il est chroniqueur littéraire pourL’Actualité). Il les conjugue ici de manière élégante et émouvante dans un portrait d’époque vagabondant entre l’enfance et l’âge adulte, l’engagement citoyen et l’ivresse amoureuse. En somme, une page d’histoire empreinte d’un magnifique supplément d’âme.
Automne 1995
★★★★
Dominique Lebel, Éditions Robert Laffont, Montréal, 2023, 197 pages
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