Louise Glück a reçu le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son oeuvre poétique en 2020. Gallimard publie Averno, en édition bilingue. Cette poésie particulière n’entre pas dans un système conventionnel. Lisons : « Déception. Mensonges. Des embellissements que l’on appelle hypothèses – / Il y avait de trop nombreuses routes, de trop nombreuses versions. Il y avait de trop nombreuses routes, pas un chemin unique – / Et au bout ? » Cette sécheresse n’est pas la seule voix de cette poésie. Son titre fait référence à un lac volcanique, près de Naples, vu comme une entrée des Enfers. Perséphone et sa mère viennent y insérer leur mythe. Le recueil se fait parfois plus intimiste : « Je fus jeune ici. À prendre / le métro avec mon petit livre / comme pour me défendre contre // ce même monde : // tu n’es pas seule, dit le poème / dans le tunnel sombre. » Philosophique, sociologique, féministe, cette oeuvre ne se contraint jamais. Averno s’impose à partir de cette façon atypique de concevoir le poétique.
Averno
★★★★
Louise Glück, Gallimard« NRF »,Paris, 2022,176 pages
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