Paru en premier sur (source): journal La Presse
Après un litige opposant la fille — et seule ayant-droit — du dessinateur Franquin, Isabelle Franquin, à l’éditeur Dupuis, un arbitre privé choisi par les deux parties a tranché : les aventures dessinées du plus gaffeur des héros de la BD pourront se poursuivre.
Mis à jour à 11h26
Ainsi, un nouvel album, dessiné et scénarisé par le Québécois Delaf, devrait paraître sous peu, a annoncé Dupuis. Sa parution, prévue en 2022, avait été suspendue. La nouvelle date de parution reste à déterminer.
« Nous regrettons les malentendus et les incompréhensions qui ont pu mener à ce différend », souligne par voie de communiqué Julie Durot, directrice générale de la maison d’édition. « Dupuis a en effet toujours eu la plus grande considération pour le travail et le droit moral de Franquin, comme pour celui de tous les auteurs et toutes les autrices. La décision arbitrale vient confirmer notre respect du contrat signé par André Franquin. »
« Je me réjouis de cette décision et suis impatient de partager le fruit de mon travail avec le public. J’espère qu’en refermant l’album, les lecteurs ressentiront tout l’amour et le respect que j’ai pour Gaston et son inégalable créateur André Franquin », a déclaré de son côté Delaf, cocréateur de la série Les Nombrils.
La fin de la saga ?
Toutefois, tout n’est peut-être pas terminé dans ce conflit, si on se fie aux commentaires des avocats d’Isabelle Franquin.
IMAGE FOURNIE PAR DUPUIS
La couverture de l’album dont la parution, initialement prévue en 2022, a été repoussée.
Ces derniers ont émis ce commentaire mardi soir, au moment d’annoncer la décision : « Le principe d’une résurrection de Gaston est licite, mais Dupuis et Dargaud-Lombard n’ont pas respecté le processus contractuel d’approbation et Isabelle Franquin a toujours le droit de faire valoir ses observations ».
Selon le processus d’arbitrage, qui ne peut être contesté en appel, la résurrection de Gaston pourra se faire « à condition de solliciter l’approbation préalable d’Isabelle Franquin selon les formes prévues dans un contrat conclu entre parties en 2016 ».
« Le projet de Gaston par Delaf n’a pas été approuvé par Isabelle Franquin » et « le droit moral » qu’exerce cette dernière « ressort intact », a stipulé l’arbitre. « Son accord est indispensable pour toute nouvelle création, en ce compris sur le choix de l’auteur », peut-on lire dans le communiqué de la décision, qui précise que « tout refus de sa part doit être justifié par des motifs éthiques ou artistiques ».
Delaf a refusé nos demandes d’entrevue.