Source : Le Devoir
François, un homme retiré dans l’arrière-pays de Montmagny après la disparition tragique de sa fille, raconte, l’espace d’une soirée au Resto Chez Mado, les histoires qu’il s’invente pour vaincre la solitude, brodant, conte par conte, une courtepointe formée des morceaux disloqués de son âme. Dans une langue aussi ample que le paysage qu’elle parcourt, Jean-François Caron donne vie à des personnages fabuleux — coureurs des bois, camionneurs, jackalopes et taxidermistes. Des hommes taciturnes et doux et des femmes mystérieuses et un peu sorcières trouvent tendresse et douceur dans la rusticité du territoire, la cruelle poésie des bêtes sauvages, les angoissants secrets des forêts et la patience de la trappe. Dans De bois debout (La Peuplade, 2017), son roman précédent, l’écrivain faisait de la littérature un refuge, avec tout ce que cela comporte de pièges et de magie. Avec Beau diable, elle est mise au monde, bras et coeur ouverts vers l’autre, clairière sublimée par des percées de lumière et de tendresse. Un roman qui, comme l’amour, nous ramène à l’essentiel.
Beau diable
★★★ 1/2
Jean-François Caron, Leméac, Montréal, 2022, 104 pages
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