Paru en premier sur (source): journal La Presse
La beauté de Cléopâtre subjugue Marc Antoine. Elle inspire et fascine les poètes, les peintres, les écrivains au fil des siècles. Mais qu’est-ce que la beauté ? Comment les « réactions esthétiques » modulent-elles nos choix ?
Publié à 11 h 00
À partir d’Antoine et Cléopâtre, de Shakespeare, le professeur de l’Université du Québec à Chicoutimi Mustapha Fahmi philosophe sur le pouvoir de la beauté, les idéaux éthiques, les choix humains et les jeux politiques. « En sacrifiant le monde pour Cléopâtre, [Marc Antoine] pousse la politique et l’amour à leur extrême », écrit l’auteur.
Ce court ouvrage, étayé par la pensée de Nietzsche, de Kant et de différentes œuvres classiques, offre une analyse accessible sur les failles humaines, l’esthétisme et la politique. Le spécialiste des écrits de Shakespeare rappelle au fil des pages l’imperfection inhérente aux êtres humains, capables de céder à un charme magnétique ou à une vision idéalisée d’eux-mêmes.
L’humanité et le charme de Cléopâtre et Marc Antoine se trouvent aussi dans leurs contradictions, rappelle-t-il. « L’incohérence n’est pas une anomalie qu’il faut dissimuler ou corriger à tout prix, c’est la condition même de la vie humaine ainsi que sa définition la plus complète et la plus durable », écrit-il.
Un appel bienvenu à la réflexion et à l’ouverture à autrui.
