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Boris Cyrulnik | Éloge de la pensée libre

Paru en premier sur (source): journal La Presse

À 7 ans, on a voulu le tuer. En pleine Seconde Guerre mondiale, on a voulu l’exterminer. Et toute sa vie, Boris Cyrulnik a cherché à comprendre. Pourquoi ? Comment des hommes peuvent-ils en arriver à croire à une idéologie pareille, les amenant à tuer sauvagement des innocents ?

Publié à 6h00 ✓ Lien copié Silvia Galipeau La Presse

Une question à la fois philosophique et existentielle, surtout brûlante d’actualité, à laquelle l’auteur et neuropsychiatre de renom, père de la résilience, s’attaque dans Le laboureur et les mangeurs de vent, publié ces jours-ci chez Odile Jacob.

Et l’ouvrage de quelque 200 pages, qui regorge d’exemples scientifiques, littéraires et historiques, citant tantôt la philosophe Hannah Arendt, tantôt le psychologue John Bowlby, a cet immense mérite de donner de solides pistes de réflexion.

Parce qu’on l’a dit : la question tombe à pic. « J’ai remis mon manuscrit six mois avant la guerre en Ukraine », confie aussi Boris Cyrulnik, dont les deux parents sont morts dans des camps, dans un généreux entretien téléphonique cette semaine. « Et vous voyez bien : c’est exactement le même problème aujourd’hui. Exactement les mêmes images de cadavres pourrissant sur la route, comme si la mémoire n’existait pas… », laisse-t-il tomber, de sa voix douce et éraillée.

Pourquoi ? Comment « donner un sens à l’insensé » ? Immense défi que voilà. « Il fallait que je déchiffre le mystère de l’arrestation pour en faire une écriture, écrit-il dans le texte, afin que le malheur de mourir se transforme en bonheur de comprendre. » Une quête de vérité à l’origine même de sa réflexion.

Parce que, non, Hitler n’était pas paranoïaque (« ce n’est

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