Source : Le Devoir
Lawrence Côté-Collins aime les marginaux, mais elle ne leur fait pas toujours de cadeaux. Ainsi dans Bungalow, où l’on reconnaît des motifs (huis clos tendu, triangle amoureux, monde interlope) qu’elle avait explorés dans Écartée, son premier long métrage, la réalisatrice en fait voir de toutes les couleurs, littéralement, au couple de trentenaires que forment Sarah (Sonia Cordeau, énergique), friande d’émissions de déco au caractère bien trempé, et Jonathan (Guillaume Cyr, émouvant), doux adulescent adepte des jeux de rôle, avec leur petite chienne, Sugar.
Dès les premières images de Bungalow, Grand Prix du jury au Festival du film canadien de Dieppe, Lawrence Côté-Collins donne un aperçu du programme. Sur fond de bruits organiques comme si une entité maléfique habitait les lieux, la modeste demeure lavalloise déploie ses aspects les plus hideux en une succession de plans fixes : lumière glauque, surfaces suintantes et crasse à volonté. Bref, c’est La foire aux malheurs revisitée par Stephen King, mâtinée de clins d’oeil à la téléréalité et saupoudrée d’un humour vulgaire, qui se veut noir et décapant.
Écrit avec Alexandre Auger, l’un des scénaristes de Prank et Les barbares de La Malbaie, de Vincent Biron, ici directeur photo, Bungalow se révèle une suite rigide de plans larges, où les personnages semblent prisonniers tantôt d’une relation abusive, tantôt d’une situation inextricable. Afin de marquer le temps qui passe, on ponctue le tout d’un plan en plongée sur une pose d’ongles aux couleurs des fêtes (Fête nationale, Confédération, Halloween, Noël), gracieuseté de Valérie Ducharme, nail artist de
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