« Muse signifie mammifère qu’on observe », écrit Olivier Lussier dans son libre et étonnant Cariacou. En l’occurrence, ce mammifère est le chevreuil qu’il chasse ou, surtout, tous ces chevreuils qu’il ne chasse pas, faute de les trouver. Réduit au silence de sa cache, pieds et doigts gelés, il entreprend, pour meubler l’attente, ce « manuel de chasse à l’usage des poètes », objet littéraire où s’imbriquent histoires et trucs de chasse, poèmes et trouvailles historiques — qui n’est pas sans rappeler la trilogie 1984, d’Éric Plamondon. Dans une langue aussi vive que l’oralité, Olivier Lussier revisite les codes de la chasse, à travers son regard d’enfant ou celui de l’homme qu’il est devenu. L’offrande est généreuse et gouailleuse comme une histoire de chasse peut l’être, mais aussi sensible, dépouillée et respectueuse de cette vie que la chasse se propose de prendre. Sans aucun doute, Cariacou est un trophée littéraire digne d’être accroché au mur.
Cariacou
★★★ 1/2
Olivier Lussier, Ta mère, Montréal, 2023, 168 pages.
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