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«Carson McCullers et moi»: vaincre le malheur par le rêve

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« Ma santé n’a cessé de décliner. Je ne peux pas marcher plus de quelques mètres. » La romancière américaine Carson McCullers, à 32 ans, poursuit : « Ni taper à la machine, ni forcer sur la cigarette et, hélas, boire jusqu’à l’ivresse », dans une lettre de 1949 à son grand ami, le dramaturge Tennessee Williams. Leur compatriote Jenn Shapland reconnaît là l’annonciatrice de la nouvelle identité sexuelle queer qu’elle-même vient d’assumer.

Née en 1987, Jenn Shapland, archiviste, a grandi en banlieue de . Son livre Carson McCullers et moi, traduit de l’américain par Hélène Cohen, dévoile une romancière, née Lula Carson Smith, en 1917, à Columbus, petite ville de Géorgie, et morte prématurément en 1967, près de New York, à l’âge de 50 ans, rongée par l’alcoolisme. L’homosexualité non avouée de celle-ci fascine.

Alors étudiante dans la vingtaine, Jenn Shapland suit, à travers les documents et même d’autres souvenirs, comme les vêtements, la trace de Carson McCullers, d’autant qu’elle rappelle à regret : « J’assumais plus ou moins de me dire lesbienne. » Elle cultive l’intérêt pour celle qu’elle considère presque comme un exemple. L’archiviste révèle : « Je séjournais un mois dans la maison d’enfance de Carson à Columbus. »

Donne de la gravité à ces détails, la destinée exceptionnelle de la femme de lettres, devenue célèbre dès l’âge de 23 ans, grâce à son premier roman, Le coeur est un chasseur solitaire, publié en 1940, dont le héros sourd-muet exprime l’absence tragique de communication aux , en particulier dans le Vieux Sud d’où il est originaire.

En 1937, à 20 ans, Carson

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