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Catherine Dorion fidèle à elle-même dans sa pièce Sciences Po 101

 

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Catherine est ée sur scène mardi soir, trois ans après avoir quitté la politique. Le spectacle Sciences Po 101: traité d’insoumission à l’usage du vrai , est un docu- qui présente sa vision de la politique teintée par son passage houleux à l’Assemblée nationale.

C’est devant un public composé en grande partie d’admirateurs qu’elle s’est présentée sur la scène du Grand Théâtre, mardi. L’institution culturelle est située au cœur du comté de Taschereau qu’elle a représenté à l’Assemblée nationale sous la bannière de Québec Solidaire de 2018 à 2022.

Une dame a d’ailleurs lancé un Taschereau libre! Lorsque l’artiste est apparue sur les planches.

Accompagnée de son ancien attaché politique, l’artiste Vincent Massé-Gagné, présente un spectacle en deux temps.

L’ombre

La première partie dépeint un monde sombre, miné par un système politique éloigné des valeurs du vrai monde.

D’entrée de jeu, elle annonce qu’elle en a marre des mises en scène et des faux semblants, que son parcours en politique a commencé avec un serment obligé à la Reine et une ligne de parti dont elle ne devait pas déroger. À l’image du parti, tu ne nuiras point, lance-t-elle.

Elle expose, à l’aide d’exemples, sa vision de la société et de la soumission consciente, ou non, imposée aux individus. Elle amène le public à se prononcer à quelques reprises, soit à l’aide de leur téléphone intelligent, ou en les interpellant oralement.

Pour illustrer l’influence de la publicité dans notre société, par exemple, une image avec des logos de marques connues apparaît sur l’écran qui occupe le fond de la scène. Tous les spectateurs reconnaissent Starbuck, St-Hubert, et autres marques de renoms. La prochaine image propose des feuilles et un oiseau. L’influence de la publicité dans nos vies est évidente, il est plus difficile d’identifier une feuille de tussilage que le crocodile de Lacoste.

Pour rendre cette proposition digeste et funky elle invite le public dans un cours universitaire qui se déroule en 2041. Un monde dystopique où les droits et libertés sont bafoués.

Catherine Dorion sur scène aux côtés de l'acteur et créateur Vincent Massé-Gagné

Catherine Dorion sur scène aux côtés de l’acteur et créateur Vincent Massé-Gagné, qui a aussi été son attaché politique pendant trois ans.

Photo : Radio-Canada / Frederic Vigeant

À travers leur propre histoire, les comédiens exposent la perte de sens qu’ils ont vécus durant leurs années en politique.

Catherine Dorion présente aux spectateurs des montages vidéo, regroupant les commentaires négatifs qui ont été dits à son sujet dans les médias par des analystes et des chroniqueurs d’opinions.

Vincent Massé-Gagné raconte son épuisement professionnel et relaie au public un exercice qu’il l’a aidé lors de la thérapie qui a suivi.

Politiquement, ça chie solide, déclare Catherine Dorion, à propos de l’époque actuelle. Elle parle du dominant poussant pour la productivité à tout .

Elle évoque également la répression en présentant un extrait d’une rencontre qu’elle a eu avec le philosophe et auteur , accusé en 2008 par la minière canadienne Barrick Gold, d’avoir cherché à ternir sa réputation en utilisant de fausses informations dans son livre Noir Canada.

L’artiste lit ensuite des témoignages anonymes provenant de personnes exerçant divers corps de métiers. Ils font part de l’autocensure dont font preuve ces personnes par craintes de représailles.

Le portrait est sombre et c’est voulu.

La lumière

C’est dans la deuxième portion du spectacle, d’une durée 1 h 40, que la comédienne donne des exemples pour raviver l’espoir d’un monde meilleur.

Elle met de l’avant la force du mythe, d’un rêve commun dans la force du nombre. Les comédiens évoquent l’importance de vivre selon ses valeurs, sans toutefois pointer vers des solutions précises et concrètes.

Ils font plutôt appel à une forme de révolution qui peut surgir par l’art. La politique est partout, dit-elle, pas uniquement dans l’enceinte parlementaire.

Le spectacle se termine avec un serment à nos valeurs, et la chanson L’Estaca composée en 1968 par le chanteur catalan Lluís Llach pendant la dictature du général en .

Du spectacle, le côté documentaire ressort plus que l’aspect théâtral, qui est pratiquement absent. Dans un décor minimaliste, Catherine Dorion et son complice racontent une histoire grandement influencée par leur passage difficile en politique et leur souhait de trouver une vie de sens fidèle aux valeurs qu’ils portent en eux.

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