Source : Le Devoir
Catherine Gauthier aura 40 ans dans quelques mois. Elle n’a pas d’enfant. Elle n’en aura pas. Ce n’est pas complètement son choix. Ce sont les circonstances de la vie qui lui imposent cette décision ; une décision avec laquelle elle est désormais en paix.
« Je me suis toujours dit que mon âge limite était 37 ans, affirme l’autrice, rencontrée sur une terrasse du Vieux-Rosemont. En voyant cette date butoir approcher, encore célibataire, j’ai commencé à discuter avec d’autres amies sans enfant, à lire sur le sujet. Je ne me reconnaissais pas dans le discours ambiant. Le peu de femmes qui s’expriment sur la nulliparité — le fait de ne jamais avoir accouché — revendiquent la non-maternité. Ce n’était pas représentatif de ce que j’observais autour de moi, des femmes pour qui la maternité n’arrivait tout simplement pas, sans que ce soit un choix. Je voulais explorer cette zone grise. »
Dans Je pense que j’en aurai pas, une autofiction présentée sous la forme d’un roman graphique, Catherine Gauthier relate les nombreux questionnements, doutes, deuils et affirmations qui ont jalonné son cheminement.
Pour illustrer ses différents états, l’artiste a fait appel à une mannequin, dénichée sur Instagram, qu’elle a pris soin de photographier sous tous les angles. « Mon rapport à moi-même est trop complexe pour que j’aie songé à me reproduire 8000 fois », lance-t-elle en riant. L’illustratrice, qui travaille à partir de références photo, avait écrit son scénario et réalisé l’entièreté du découpage de son livre avant d’immortaliser son modèle.
« Comme je dessine au crayon de
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