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Ce que La Presse en pense | Des comètes à la dérive

Paru en premier sur (source): journal La Presse

Dans ce troisième roman, le Montréalais Mathieu Rolland explore l’intimité de cinq personnages dans un qui captive d’emblée, construit sur les prémisses d’un roman .


Publié à 7 h 30

Jacob et Emmanuelle vivent dans une maison entourée de forêt, à quelques heures de route de . Lui enseigne l’astronomie à l’université, elle est artiste peintre — en panne d’inspiration depuis cinq ans.

En pleine canicule estivale, un corps d’enfant est découvert non loin de chez eux. Un inspecteur, récemment veuf et à la veille de sa retraite, se met à enquêter sur cette mort sans témoin.

Dès les premières pages, le ton est donné. Rythmé, entraînant. Des chapitres courts qui alternent entre les points de vue et défilent à vive allure, nous menant tantôt au sein du quotidien morne de Jacob et Emmanuelle, tantôt chez le frère de celui-ci, François, où Jacob passe la nuit chaque fois qu’il enseigne à Montréal. Mais le roman nous plonge également dans la solitude de l’inspecteur qui doit affronter ses propres démons.

De son côté, François, qui est photographe, nourrit une étrange obsession pour les déserts et il s’envole cette fois-ci pour le désert d’Atacama, rêvant de capturer la photo de ses rêves. Il laisse derrière lui sa conjointe, Julie, qui trompe son ennui au côté de Jacob.

Chacun de ces personnages dissimule des fêlures encore vives, qui se dévoilent à mesure qu’on avance dans le texte et que le temps n’est toujours pas parvenu à éroder visiblement.

Comme dans son roman précédent, De grandes personnes (finaliste aux littéraires du Gouverneur général, l’automne dernier), l’auteur dessine ses personnages avec une finesse et une sensibilité étonnantes. À la différence que son récit est beaucoup plus abouti dans ce troisième titre, ce qui laisse entrevoir de futurs romans plutôt prometteurs signés de sa .

La manière dont l’enfant anonyme, retrouvé seul en forêt, fait écho au passé de chacun des adultes qui gravitent autour de l’histoire trouble avec . On découvre tout doucement des adultes qui ont l’air en contrôle, mais qui sont tout à la fois absents de leur propre vie. Qui cachent des enfances brisées, qui s’évadent à la moindre occasion à la recherche d’une part d’eux-mêmes — tournés vers le ciel, vers l’ailleurs ou simplement repliés sur leurs blessures intimes.

Et pour conclure le tout, l’auteur boucle la boucle tracée au départ de façon tout à fait brillante, nous offrant une fin qui ne peut laisser que sans mots.

En librairie mardi

Soleil d'abandon

d’abandon

Mathieu Rolland

Boréal

216 pages

7,5/10

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