Paru en premier sur (source): journal La Presse
Les mangas déferlent en grand nombre sur les rayonnages québécois. Comment faire son choix ? Voici notre sélection de séries et de titres récemment sortis.
Mis à jour à 8h30
Majo No Michi : doux ensorcellement
Un vrai coup de cœur que ce récit mettant en scène Vera et Mary, deux « sorcières » contemporaines. Ici, pas de nez crochu ni de balais (mais tout de même un petit chat noir !) pour ces deux jeunes colocataires à l’apparence normale, menant leur vie quotidienne en tentant de joindre les deux bouts. Chevauchant leur fidèle vélo, capables de cerner les énergies vitales de leur environnement et d’accomplir divers rituels, elles découvrent au fin fond d’une forêt d’anciens bunkers d’où émanent des ondes fort néfastes ; elles en feront leur cas. On adore les dessins de style crayonné, notamment les grandes cases, ainsi que cette interprétation de la magie n’impliquant pas de « super pouvoirs », mais s’immisçant discrètement dans un quotidien réaliste. Charmant.
Majo No Michi
Dargaud / Combo
Tout public
Tome 1 paru
Dragon Ball, l’enfance de Goku : retour aux sources
Est-il encore nécessaire de présenter l’un des mangas les plus vendus au monde ? L’éditeur Glénat propose de redécouvrir ce monument avec une nouvelle version grand format et colorisée, sur un papier de belle facture. On replonge ainsi dans les tout premiers épisodes de la série, dépeignant l’enfance de Son Goku, garçonnet à la queue de singe qui, au gré de rencontres insolites, se met en quête des sept boules de cristal. Réunies, ces dernières permettent d’invoquer un dragon exauçant n’importe quel vœu. L’occasion de (re)découvrir ce classique quand il avait son ton encore bon enfant, et avant que la série ne parte en vrille. Un gros point noir pour cette édition couleur : certains gestes et propos de grivoiserie, se voulant coquins à l’époque, ne passent plus du tout aujourd’hui.
Dragon Ball, l’enfance de Goku, édition Full color
Glénat
Tous publics
Cinq tomes parus
The Alpine Climber : obsédé par les sommets
La haute montagne a souvent inspiré les mangakas, notamment le maître Jiro Taniguchi (Le sommet des dieux, Le sauveteur). Dans cette série plus orientée vers un jeune public, on retrouve une histoire inspirée du célèbre grimpeur Yasushi Yamanoi, qui a enchaîné les exploits d’escalade dès les années 1980. Obsédé par les falaises et les sommets, rien ne semble l’arrêter, pas même sa famille. Le premier tome fait découvrir sa passion naissante, alors qu’il rêve de s’attaquer à Yosemite, berceau californien de la grimpe. Le trait est peut-être un peu forcé sur la motivation dévorante du protagoniste, mais l’ensemble devrait séduire les férus de montagne.
The Alpine Climber
Mangetsu
Tous publics
Trois tomes parus
Death Game : macabre expérience
La couverture de cette nouvelle série ne trompe pas : giclées de sang et machiavélisme seront au premier rang de ce récit angoissant. Le directeur d’un pénitencier accepte de mettre en place un programme expérimental et vicieux destiné à 15 repris de justice. Les participants retrouveront leur liberté, à condition d’accomplir de bonnes actions avec sincérité. Sinon ? L’un d’eux est immédiatement exécuté. Un ancien policier, jugé coupable du meurtre de sa femme, se retrouve dans la spirale. Oppressant à la manière de Squid Game, dont il semble inspiré, ce manga plutôt bien ficelé crée un malaise certain.
Death Game
Vega Dupuis
Seinen (adultes)
Trois tomes parus
Ichinose Family Deadly Sins : étions-nous des monstres ?
La prémisse de cette drôle d’histoire s’avère plutôt originale. À la suite d’un accident de voiture, les membres d’une famille entière ont perdu la mémoire. Alors qu’ils tentent de se reconstruire en se fabriquant des souvenirs fictifs, les infortunés découvrent en réintégrant leurs quartiers qu’ils n’ont peut-être pas été des anges par le passé. Assez divertissant, ce manga contient quelques piques amusantes, et suscite la curiosité par rapport aux faits antérieurs. La confusion des personnages peut cependant aussi atteindre le lecteur, parfois un peu perdu entre les noms des intervenants et les retours en arrière sporadiques.
Ichinose Family Deadly Sins
Kana
Tous publics
Trois tomes parus
Le professeur qui lisait des histoires d’amour : laisser la vie suivre son cours
Ce roman graphique coréen découpé en cinq tomes nous présente un professeur d’université, suivant assidûment les chapitres d’un roman d’amour publié en ligne, qui se trouve quelque peu chiffonné quand son autrice anonyme favorite décide de prendre une pause. L’homme alors prend contact avec celle-ci pour lui proposer de l’aider afin de lutter contre le syndrome de la page blanche. Au fil de leurs conversations, un secret gardé dans les limbes de la mémoire du professeur émerge soudainement. On a aimé la touche d’humanité dont est empreinte cette histoire, tout comme les coloris pastel et feutrés adoucissant les cases.
Le professeur qui lisait des histoires d’amour
Dupuis / K Factory
Tous publics
Tome 1 paru