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« J’ai l’impression que personne ne voulait voir, on regardait ailleurs. Avant de la pandémie, personne ne se souciait [du sort des résidents et résidentes] des CHSLD », déplore Mathieu Bélisle. L’essayiste et professeur de littérature publie Ce qui meurt en nous, un essai, écrit essentiellement durant la première année de la pandémie, qui explore notre rapport à la mort et les tabous s’y rattachent.
« Il n’y a rien dans notre société qui nous permet d’envisager notre [finalité], car la mort, la vieillesse, la maladie, tout ça au fond est absolument anti-productif. Ça va dans le sens inverse de ce qui nous est demandé tous les jours; aller vite, travailler fort, produire, être efficace, etc. »
À lire : Ce qui meurt en nous, Mathieu Bélisle, Leméac, 11 mai 2022
Résumé de la maison d’édition : « Nous sommes d’une race qui ne sait pas mourir », peut-on lire dans le Maria Chapdelaine de Louis Hémon. J’ai parfois l’impression que cette phrase célèbre est moins un hommage à la résilience d’un peuple que l’expression d’un constat brutal et sans appel, qui signale une incapacité de nature métaphysique : non, en effet, nous ne savons pas mourir, et c’est là tout le problème. C’est l’étrange paradoxe de nos sociétés vieillissantes (et le Québec est l’une des plus vieilles au monde, avec le Japon et la Corée) de ne pas savoir penser la mort, de n’avoir rien à dire à son sujet, sinon sur le mode désincarné du droit.