Nous vous encourageons à lire le journal La Presse, superbe cahier livres!
Paru en premier sur (source): journal La Presse
On avait hâte de découvrir le deuxième roman de Cécile Tlili après son envoûtant Un simple dîner, un tout petit livre qui avait réussi à se démarquer dans nos lectures il y a deux ans par sa plume singulière.
Publié à 12 h 00
Ici encore, l’autrice française trouve le moyen de nous surprendre avec l’histoire – qui pourrait sembler banale, d’emblée – d’une femme dont le mari veut la quitter.
Alice, la narratrice, est de retour de Corse, où elle s’est plus ou moins enfuie après que son compagnon de longue date lui a dit vouloir mettre fin à leur relation. Mais plutôt que de rentrer chez elle, où elle l’a laissé avec leur fille adolescente, elle décide de louer un petit appartement dans le plus grand secret – pour « revenir sans bruit », comme elle dit – et continue d’aller travailler.
Dans ce dénuement qu’elle s’impose, Alice peine toutefois à composer avec la solitude. Un soir où elle rentre dans un piètre état, elle rencontre une jeune voisine qui lui offre son aide et elle s’accroche à elle comme à une bouée. C’est à son côté que, peu à peu et contre toute attente, elle va retrouver un semblant de force.
Celle qui fugue est un roman hypnotisant, poétique, qui vibre au rythme des pensées d’Alice et de ses tourments, sans jamais être oppressant. Tout son magnétisme réside dans l’écriture, qui nous happe jusqu’à cette fin subite, en suspens, où, après un moment d’égarement, on finit par comprendre que parfois, la vie change, qu’on le veuille ou non, et qu’il faut continuer à avancer malgré tout.

Celle qui fugue
Calmann-Lévy
160 pages