Source : Le Devoir
La dernière offrande de la romancière Marie-Hélène Lafon, prix Renaudot 2020 pour Histoire du fils, n’est pas une biographie à proprement parler sur le peintre Paul Cézanne (1839-1906). L’ouvrage, qui se lit d’une seule traite, se veut plutôt un récit personnel et évocateur, fruit de trente ans d’observation des oeuvres de l’artiste solitaire et insatisfait acharné. En focalisant son attention sur celles et ceux qui l’ont côtoyé (sa famille, ses amis) l’écrivaine française en tire un portrait rural et tout à fait touchant de l’homme que Picasso nommait « notre père à tous ». On découvre par exemple la relation complexe qu’entretenait Cézanne avec son père, artisan chapelier fondateur d’une institution bancaire lucrative. Ce dernier rêvait que son fils reprenne l’affaire, hélas pour le géniteur, mais tant mieux pour les amateurs d’art, le destin en a voulu autrement. Sous-titré « Des toits rouges sur la mer bleue », mots de Cézanne tirés d’une correspondance à son ami Pissarro, datée du 2 juillet 1876, le livre profite d’une écriture vivante et incarnée.
Cézanne. Des toits rouges sur la mer bleue
★★★
Marie-Hélène Lafon, Flammarion, France, 2023, 200 pages
À voir en vidéo
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.
