Tout lire sur: Radio-Canada Livres
Source du texte: Lecture
De plus en plus d’auteurs autochtones utilisent leur plume pour tourner les projecteurs vers des pans méconnus de leur histoire ou de leur réalité. À travers leurs livres, et les discussions qu’ils suscitent, ils tentent de faire changer les mentalités.
L’auteur et journaliste innu Michel Jean participait samedi au Salon du livre de Rimouski à une table ronde sur la littérature autochtone avec deux autrices innues, Moira-Uashteskun Bacon et Carole Labarre.
J’écris pour connaître la perspective autochtone dans l’histoire du Québec. Je ne fais pas la morale, je raconte des choses et je fais confiance au lecteur,
partage Michel Jean.

Les auteurs et autrices de ces œuvres ont discuté de combats et de guérison lors d’une table ronde sur la littérature autochtone.
Les trois écrivains ont invité le public à poser un regard critique sur l’histoire, comme sur l’épisode du massacre des chiens de traîneau des Inuit du Grand Nord québécois par le gouvernement provincial dans les années 1960.
Michel Jean a choisi de raconter cet épisode encore trop méconnu, selon lui, dans son dernier roman, Qimmik. Ce grand traumatisme explique beaucoup de choses qu’on voit dans les communautés
, explique-t-il.
Pour comprendre ce qu’on voit aujourd’hui, il est bon de savoir, à l’origine, ce qui l’a provoqué.
Si, traditionnellement, les histoires se transmettaient autour du feu, aujourd’hui, les Autochtones sont de plus en plus nombreux à employer l’écriture, observe-t-il.
Moira-Uashteskun Bacon utilise elle aussi la littérature pour partager des événements qui lui tiennent à cœur. Son roman, Envole-toi Mikun, aborde la discrimination vécue par les jeunes Autochtones qui doivent sortir de leur communauté pour terminer leurs études secondaires.

Moira-Uashteskun Bacon, autrice du roman « Envole-toi Mikun »
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
Sans avoir d’objectif politique, elle espère que son roman soit tout de même vecteur de changement.
Si ça peut donner lieu à quelque chose de plus gros, des changements dans les écoles ou d’autres aspects de la société, tant mieux, mais moi, je me contente de m’exprimer,
indique l’autrice.
Le message des deux auteurs semble avoir laissé ses marques au sein du public venu assister à la table ronde au Salon du livre de Rimouski. Certains ont affirmé avoir désormais une bien meilleure conscience de l’importance de la culture autochtone.
D’après le reportage de Marie-Christine Rioux