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«Cher connard» : Virginie Despentes, double je

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En publiant sur Instagram une photo prise à la volée de Rebecca Latté, une star de cinéma dont la carrière est en déclin, l’écrivain Jayack ouvre une boîte de Pandore qu’il n’est pas près de refermer. L’actrice de 50 ans, écrit-il, a l’air d’un « crapaud » et lui semble être devenue la « métaphore tragique d’une époque qui se barre en couille ».

Rebecca Latté répond sans détour à celui qu’elle qualifie aussitôt de « connard » : « Tu es comme un pigeon qui m’aurait chié sur l’épaule en passant. » Le ton est donné, et cette saveur aigre-douce rehausse le récit tout au long des 350 pages de Cher connard, le onzième roman de , constitué pour l’essentiel d’allers-retours entre les deux narrateurs.

L’écrivain, dont la soeur aînée était une amie de Rebecca à l’adolescence, efface sa publication, s’excuse vite et lui avoue qu’ils se connaissent vaguement, ayant tous les deux grandi à Nancy : « Jayack est un pseudonyme. On était la famille Jocard. »

Tous les deux vont s’apprivoiser, se souvenir du passé, se raconter, faire peu à peu contrepoids à « la merde quotidienne » en s’envoyant « des kilomètres de lettres » et vont rapidement se trouver des points communs. À commencer par leur misanthropie rampante et leur amour de la « défonce » : coke, shit, héroïne, anxiolytiques, alcool.

Quand Zoé Katana, une ancienne attachée de presse d’édition devenue l’autrice d’un blogue féministe radical, « metooïse » Oscar Jayack, leur relation épistolaire chancelle, mais se poursuit. L’actrice rebelle (qui pourra faire penser à Béatrice Dalle, amie de Virginie Despentes) refuse de

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