Source : Le Devoir
« L’histoire n’appartient pas au passé. L’histoire est le présent. Nous portons notre histoire avec nous, et penser le contraire est criminel. » C’est sur ces mots de James Baldwin que s’ouvre Chien blanc, le nouveau film d’Anaïs Barbeau–Lavalette ; un exergue puissant pour une histoire qui, bien que campée en 1968, rappelle avec une douloureuse acuité notre impuissance collective à affronter les mythes qui, érigés en système, perpétuent les disparités raciales, les injustices et les préjugés.
Lorsque des manifestants se sont massés devant la Maison-Blanche, en 2020, dans la foulée du meurtre de George Floyd aux États-Unis, Donald Trump a menacé de les repousser avec des « chiens vicieux » s’ils s’approchaient davantage, une image lourde de sens dans l’histoire de l’Amérique.
Le titre Chien blanc fait en effet référence aux canidés dressés pour pourchasser les esclaves en fuite, à l’époque de la ségrégation, une tradition qui a perduré à tout le moins jusqu’à la naissance du mouvement pour les droits civiques, où des chiens étaient spécialement entraînés pour s’attaquer aux personnes noires pendant les manifestations.
Le film, adapté d’un roman autobiographique de Romain Gary, met en scène le grand romancier français (Denis Mélochet) dans les jours suivant l’assassinat de Martin Luther King. À l’époque, Gary vit à Los Angeles avec l’actrice Jean Seberg (Kacey Rohl), dont l’engagement pour les droits des Afro-Américains ne passe pas inaperçu.
Lorsque les amoureux découvrent un berger allemand égaré sur le pas de leur porte, ils décident de l’adopter, au grand bonheur de leur fils, Diego (Laurent Lemaire).
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.