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«Comédie»: ceci n’est pas une autofiction

Source : Le Devoir

La comédie, genre littéraire et théâtral ayant vu le jour dans la antique, a subi bien des métamorphoses et des tentatives de définition au fil du temps. D’abord associée à l’humour et à l’artifice, elle prend une tournure plus solennelle dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, alors que le dramaturge Nivelle de la Chaussée en reprend les codes classiques — mise en scène de personnes ordinaires et dénouement heureux —, auxquels il greffe l’imminence d’une tragédie et un triomphe moral.

Cette comédie larmoyante, imitée notamment par Diderot et Beaumarchais, est bientôt suivie de la comédie dramatique, popularisée par Alfred de Musset, où la tonalité légère est gommée par une moralité solennelle.

 

Dans Comédie, son premier roman, l’écrivain et professeur de philosophie Franz Schürch se joue de tous ces différents sens, mutations et fonctions attribués au genre pour offrir un récit autoréflexif et décalé, à la fois grave et joyeux, anodin et idéologique, qui se pense plus qu’il ne se lit.

La comédie n’est pas le seul concept que l’auteur triture, contourne et déconstruit. Il renverse aussi les termes de l’autofiction, déployant un cortège de personnages — dont la plupart sont inspirés de ses amis les plus proches — dans des situations fictives et hautement intimes dans lesquelles se révèlent, en filigrane, l’évolution, la pensée, les insécurités, les obsessions, les fêtes et les deuils de celui qui les écrit.

Délabrement amoureux

Le roman raconte le délabrement amoureux de Roche — le meilleur ami de l’auteur —, sa quête

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