Après avoir fait scandale avec La vie sexuelle de Catherine M. (Seuil, 2001), dans lequel une femme de 53 ans, spécialiste influente de l’art contemporain, racontait sans fard et sans affect, avec une sincérité déroutante, comment elle était devenue « une fille qui couche avec plein de monde », Catherine Millet poursuit son entreprise autobiographique.
Vingt ans plus tard, dans la foulée de Jour de souffrance et d’Une enfance de rêve (Flammarion, 2008 et 2014), qui ont fait moins de bruit, Commencements remonte cette fois le fil d’une autre vocation.
Celle qui est devenue critique d’art influente et commissaire d’exposition, cofondatrice de la revue Art Press en 1972 (dont elle est toujours directrice de la rédaction), nous raconte sa découverte simultanée de la vie active et des arts visuels.
Portée par les circonstances et par l’époque, « immergée par hasard dans un milieu », c’est en quelque sorte l’histoire d’une naissance et celle d’une longue séance d’improvisation que Catherine Millet cette fois nous raconte, allant de la fin des années 1960 jusqu’au milieu des années 1970.
Du jour au lendemain, en 1966, c’est donc une « adolescente irréfléchie » qui quitte sa chambre d’enfant de Bois-Colombes, une commune située au nord-ouest de Paris, pour emménager non loin de là avec son amoureux, Daniel. Deux ans plus tard, ils vont migrer dans une chambre de bonne de la rue Bonaparte et la frénésie de la capitale, où Daniel (Templon) venait d’ouvrir une petite galerie d’art dans la cave inutilisée d’une boutique d’antiquaire de Saint-Germain-des-Prés.
Portrait d’une époque
En plein
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