Cormac McCarthy, un des romanciers américains les plus importants des dernières décennies, est décédé de cause naturelle, chez lui, à Santa Fe au Nouveau-Mexique. Il avait 89 ans.
Auteur du roman post-apocalyptique La route et de plusieurs grandes épopées de personnages atypiques et marginaux se déroulant dans le sud-ouest des États-Unis (De si jolis chevaux, Le méridien de sang), il a remporté un prestigieux prix Pulitzer et bien d’autres récompenses, dont plusieurs National Book Awards. L’adaptation cinématographique de son roman No Country for Old Men par les frères Coen a récolté quatre Oscar en 2007, dont celui du meilleur film.
Il figurait depuis des années sur la liste théorique des nobélisables, tout comme ses contemporains américains Philip Roth, Don DeLillo et Thomas Pynchon. En vérité, cette accolade ultime, réservée aux oeuvres célébrant le meilleur de l’humanité, ne pouvait se permettre de glorifier sa vision noire, violente, macabre et franchement pessimiste de l’existence.
Dans ses livres les plus enténébrés, remplis de furie et de méchanceté, des êtres cruels, perfides et lucifériens sombrent dans le cannibalisme, la nécrophilie, le viol et l’inceste. En 1992, il déclarait au New York Times, dans une de ses rares entrevues : « Il n’y a pas de vie sans effusion de sang. Je pense que l’idée que l’espèce humaine puisse être améliorée d’une manière ou d’une autre, que tout le monde puisse vivre en harmonie, est une idée vraiment dangereuse. »
Sa prose drue, parfois absconse, forge un style qui se reconnaît immédiatement. Elle sert à amplifier l’effet de déroute, jusqu’au vertige, des récits portés.
Cet auteur surdoué citait Dostoïevski, Faulkner et Melville comme maîtres de prédilection et admettait ne pas comprendre Proust ou Henry James. « Pour moi, ce n’est pas de la littérature, disait-il. Beaucoup d’écrivains considérés comme bons me paraissent étranges. »
Southern Gothic
Né en 1933 à Providence dans le Rhode Island (il aurait eu 90 ans le 20 juillet prochain), il est élevé dans le Tennessee où son père juriste trouve du travail en pleine crise économique. Une rumeur veut que le jeune baptisé Charles ait lui-même opté pour Cormac afin d’éviter les moqueries le liant à Charlie McCarthy, la marionnette
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