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«Correlieu»: un îlot de chaleur humaine

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Une rumeur veut que toutes les cinq secondes, une bibliothèque Billy, d’IKEA, soit vendue quelque part dans le monde. Exagérée ou non, cette assertion témoigne néanmoins d’une époque où IKEA, avec ses meubles prêts à assembler en kit, règne sur le monde. C’est en marge de cette uniformisation et à rebours des chaînes de montage que se déploie l’univers de Correlieu, deuxième roman de Sébastien La Rocque, lui-même ébéniste, qui nous invite dans la lenteur et la minutie d’un atelier.

Deux protagonistes tiennent le récit à bout de bras. D’abord Florence, « gosseuse de bois éternelle qui enfilera les projets sans presse, titubante effervescente enivrée, multipliant les lendemains de veille de soleil, d’atelier et d’échardes ». Après un accident de travail, elle cogne à la porte de Guillaume Borduas, seconde tête d’affiche, lui quémandant un stage pour reprendre le métier.

Guillaume Borduas, ébéniste d’expérience, est reconnu pour la qualité de ses meubles. Approchant les 70 ans, « un âge où l’on meurt », il fabrique « les antiquités de l’avenir », fier de l’autonomie de son atelier, dans lequel il accueille la jeune femme. Leur relation se construit et s’affine dans l’odeur du bois coupé, emboîtant deux générations qui se rencontrent sans heurts, dans une dynamique d’écoute et de transmission.

Chaque vendredi, leur cocon est troublé par la visite de copains, artisans et patenteux à la parole libre, qui lèvent le coude et se racontent des histoires : « On boit plus qu’on devrait / pour faire passer les bouttes de soleil / qui nous restent pognés dans le gorgoton. » Ces

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