Paru en premier sur (source): journal La Presse
À la mort de sa grand-mère, baptisée la « sauvage » par son grand-père, à son tour dénommé « El nouère », une jeune femme se lance dans une quête identitaire particulière. Elle part « parler aux morts », comme elle dit, remonter le fil du temps et retrouver ses origines.
Publié le 10 septembre ✓ Lien copié Silvia Galipeau La Presse
On la suit dans cet ambitieux projet, à mi-chemin entre l’intime et l’universel, le personnel et l’historique, lequel débute très concrètement à la Société des archives, pour la mener jusqu’à la tristement célèbre île de Gorée, au large du Sénégal. Objectif : déterrer un passé méconnu où identité et couleur de peau sont intimement (douloureusement ?) imbriquées.
Attention : ici l’attend un train qui l’amènera là où il ne va plus depuis longtemps. On comprend qu’on s’apprête à entendre un récit peu raconté. En tout cas, rarement comme ça.
Bianca Joubert, qui en est ici à son troisième roman (après Le brodeur en 2012, puis Le léopard ne se déplace pas sans ses taches, en 2016), deux fois lauréate des prix littéraires Radio–Canada, alterne ici entre récit (notamment autour de son arrière-grand-mère, Adriana, enfant micmaque transplantée dans une famille blanche) et parenthèses historiques, fantaisie et faits, avec une plume certes limpide, mais une construction qui porte par moments à confusion. Et qui fait qu’on perd un peu le fil de la généalogie, tant l’histoire avec un grand H qu’elle rapporte est par ailleurs déconcertante.
On pense à l’esclavagisme, bien sûr (et ce marché aux esclaves à Wall Street, le saviez-vous ?), à travers le personnage de cet homme « hirsute », croisé par