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« Je suis fait d’égales parts de pessimisme et d’optimisme », confie Stanley Péan, qui signe avec Crépusculaires un recueil de nouvelles, son premier en 15 ans, reposant sur le même fragile équilibre.
Publié à 8h00 ✓ Lien copié Dominic Tardif La Presse
« J’ai l’âge que j’ai », lâche en riant l’écrivain qui publiait son premier livre en 1988, à seulement 22 ans, et qui s’est beaucoup consacré au cours des dernières années au genre de l’essai avec le magistral De préférence la nuit (2019). « Moi aussi, j’ai eu des blessures, des chagrins, des trucs auxquels on pense qu’on ne survivra pas, même si on finit par se rendre compte qu’on survit toujours. À 56 ans, on ne va pas se jeter en bas d’un balcon parce que ça n’a pas marché avec la personne qu’on aime. »
Quoi faire plutôt ? Malgré tout, continuer d’y croire, à l’instar des personnages qui peuplent Crépusculaires, scintillant recueil de nouvelles dans lequel des êtres éprouvés tentent de ne pas désespérer de leurs amours et du monde abêtissant dans lequel ils vivent, et qui s’accrochent à ces nourritures essentielles que sont la littérature et la musique.
On aura tôt compris que le crépuscule auquel renvoie le titre est autant celui du soleil qui vient de se coucher que celui du soleil qui s’apprête à se lever. Portée par cette mélancolie propre à la conscience que tout bonheur finit un jour par s’émousser, mais aussi par la joie de savoir que chaque matin renouvelle la possibilité de découvrir sa nouvelle chanson ou sa nouvelle personne préférée, l’écriture de Stanley Péan avance entre tristesse et gratitude.