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Critique de La chute de Babylone | Satire existentialiste

Paru en premier sur (source): journal La Presse

Au chic Babylone Cove à Fort Lauderdale, des snowbirds québécois, intellectuels du dimanche à la morale élastique, ont acheté des condos au rabais, profitant de la crise financière.

Publié à 9h00 ✓ Lien copié

Derrière la façade de leur amitié factice, ils se jalousent, se jaugent et se jugent. Parmi eux, Marc, un cinéaste en panne d’inspiration, qui se réfugie dans la lecture de Sénèque pour échapper à son existence dépourvue de sens, sa femme Louise et leur fille Rose, apôtre de Nietzsche, qui méprise ses parents adoptifs l’ayant arrachée à son natal. On retrouve aussi un chirurgien plastique sans vergogne ; un ex-ministre de la Culture sur le déclin qui rêve toujours d’indépendance ; Hélène, qui dirige un « journal à potins cheap », mangeuse d’hommes, dont le plus récent mari, Peeters, est un moine défroqué flamand.

En mettant en place ces personnages détestables et pathétiques, qui font tout pour camoufler ou noyer leur détresse, le scénariste et réalisateur Guillaume Sylvestre propose avec ce premier roman une grinçante et truculente satire d’une société en perdition, où les nouveaux dieux sont la course aux soldes, les machines à sous, les silhouettes sculptées au scalpel et l’ascension sociale, dont la consécration ultime, et qui obsède tous les personnages, serait d’être invité au party du jour de l’An de M. L., l’homme le plus riche du Québec.

En arrière-plan, le lecteur est entraîné dans les bas-fonds glauques d’une autre Floride, celle des habitants et laissés-pour-compte, suivant Rose et aussi Alexandre, le fils d’Hélène, bourgeois dépressif et cynique, puis Peeters, personnage halluciné qui découvre la Floride avec un effroi grandissant, certain que son âme est en perdition. Les trois fomenteront une

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