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Critique de La hchouma | Le cri d’une fille bien rangée

Paru en premier sur (source): journal La Presse

La hchouma évoque la « honte » en darija – le dialecte marocain. Et cette honte transmise de mère en fille, d’une génération à l’autre, la jeune Sylia l’emporte avec elle quand elle quitte Casablanca, à 18 ans, pour aller étudier à Paris.


Publié à 10 h 30

Loin de s’épanouir en France, elle se retrouve d’un côté emprisonnée par ces « injonctions incrustées dans sa chair », dont elle échoue à se défaire. De l’autre, elle réalise qu’elle doit à nouveau endosser un rôle pour pouvoir s’intégrer.

« En réalité, je me désintégrais petit à petit à force de m’assimiler », constate-t-elle. Puis, d’une relation vouée à l’échec à un rapport toxique avec un gars des cités qui est tout ce qu’elle n’est pas, cette jeune femme à qui on a toujours accolé l’image d’une fille bien rangée implose.

Ce premier roman de Dounia Hadni, qui puise sa force dans les frustrations d’une génération entière de femmes, frappe de plein fouet. C’est un livre qui se lit d’un jet, le souffle coupé. Qui parle d’émancipation, de quête de soi et de liberté avec une fougue impressionnante, mais aussi de racisme insidieux.

À sa manière, il fait écho aux combats d’écrivaines comme Leïla Slimani ou Chimamanda Ngozi Adichie. Car en fin de compte, il ne s’agit pas seulement de la lutte acharnée d’une jeune Marocaine, en France, pour avoir le droit d’exister comme elle veut ; c’est celle de toutes les femmes qui se sont fait dicter une façon de vivre. Et qui ont décidé de parler pour mettre fin à ces tristes comédies.

La hchouma

La hchouma

Dounia Hadni

Albin Michel

184 pages

8/10

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