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Critique de Le Polonais | Une ultime muse

Paru en premier sur (source): journal La Presse

Un pianiste polonais septuagénaire. Une riche épouse barcelonaise à l’aube de la cinquantaine. Un sépare Witold Walczykiewicz de Beatriz, son hôtesse lors d’un récital dans la ville espagnole. Mais le musicien s’éprend de cette femme élégante. Il ressent un souffle de paix. Une impression de destinée.


Publié hier à 10 h 30

« Je souhaite vivre avec vous. C’est le souhait de mon cœur. Je souhaite vivre avec vous jusqu’à ce que je meure. De manière ordinaire. Côte à côte. »

Beatriz met en doute ses intentions. Refuse les sentiments de l’homme. On devine une femme hautement analytique, détachée de ses propres sentiments, habituée à une vie conformiste, consacrée aux bonnes œuvres et à l’art. Intriguée, elle finit par céder quelque peu au charme de Witold.

Comme avant lui avec sa Béatrice, auquel il fait souvent référence, le pianiste polonais n’oubliera pas son ultime muse. Une idéalisation qui horripile la Barcelonaise. À moins qu’elle ne se mente à elle-même ?

Ce nouveau roman de l’auteur sud-africain J. M. Coetzee, de littérature de 2003, est succinct. L’écriture est dépouillée, reflétant les dialogues sans fioriture des deux personnages tentant de se comprendre dans leur langue seconde. Cette barrière linguistique les force à aller droit au but, mais est aussi la source de mésententes, de questionnements sur l’expression des sentiments, de frustrations sur l’impossibilité de traduire la du cœur avec un vocabulaire limité.

Même s’il leur reste la musique pour communiquer.

Le Polonais

Le Polonais

J. M. Coetzee

Éditions du

151 pages

7/10

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