Paru en premier sur (source): journal La Presse
Avec Les cookies de l’apocalypse, l’autrice Annie Du expérimente une forme singulière, à cheval sur l’essai et l’autofiction, qui s’avère un habile véhicule pour transporter le lecteur dans sa psyché.
Mis à jour à 9h00
Récit d’une écrivaine « agressée par un éditeur, puis par des punaises de lit », cette tirade de 166 pages invite à s’enquérir des contrecoups du #moiaussi littéraire, à s’intéresser aux histoires dissimulées et aux traces que laissent ceux qui marchent sur les autres.
« Des fois, je suis géniale pour un cancre. » Cette phrase toute simple représente bien l’esprit autodérisoire du livre, forme d’enquête intime sur l’anéantissement de l’écrivaine, auquel elle résiste en rassemblant en un ouvrage toutes sortes de traces disparates.
Courtepointe de courriels erratiques, de notes spontanées de téléphone portable – « ceci est peut-être le premier livre écrit sur un cell » – et de ce qui s’apparente à des entrées de journal intime, cette œuvre éclatante bénéficie de l’humour savoureux d’Annie Du, qui pratique ce que nous baptiserons ici une ironie de combat. Truffé de références astucieuses, comme l’assimilation de son agresseur au Prétextat Tach d’Amélie Nothomb dans Hygiène de l’assassin, Les cookies de l’apocalypse est un livre inclassable qui marque l’esprit et qui ne s’excuse pas d’être cru. Et c’est très bien comme ça.
Les cookies de l’apocalypse
Varia
166 pages