Paru en premier sur (source): journal La Presse
Entre une mère narcissique, un père absent et un conjoint égocentrique, Mélia a endossé le rôle de la bonne fille, à l’écoute des autres et réticente à faire des vagues. Mais à l’intérieur, la jeune femme de 25 ans se désole de sa propre mièvrerie.
Publié à 12 h 30
De retour d’un congé de maternité, elle s’interroge sur ses choix qui ne sont, finalement, pas les siens. Son amour pour son jeune fils la pousse à revoir sa relation avec la femme qui l’a mise au monde et qui continue à avoir une emprise sur sa vie. « Ma mère avait plaqué sur moi tous ses désirs, elle m’avait élevée comme si j’étais lobotomisée et qu’il fallait qu’elle m’aide partout et en tout temps à faire les bons choix », écrit-elle.
La quête de soi de Mélia est double, touchant à la fois son développement personnel face à des parents inadéquats et ses origines arméniennes.
Le personnage de Varti, une « Arménienne d’Arménie », vient cependant embrouiller l’histoire avec un scandale d’adoption internationale abordé en surface, sans réellement faire cheminer le personnage principal dans son émancipation.
Martine Batanian signe ce deuxième roman à l’écriture précise, après Clinique, pour lequel elle a gagné le prix Émergence de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français en 2014.

Les filles sont à leur mère
Marchand de feuilles
232 pages