Paru en premier sur (source): journal La Presse
Sylvain Tesson a l’habitude de nous convier à des voyages hors du commun, sur des terres pétries d’histoire ou dans des lieux sauvages hostiles à l’humain. Au cœur de ces récits, il y a toujours une quête.
Publié hier à 11 h 00
C’est le cas des Piliers de la mer. Après avoir escaladé clandestinement l’aiguille d’Étretat, dans le nord de la France, l’écrivain décide de poursuivre la conquête de ce genre de piliers le long des côtes d’Europe et d’autres continents.
Son livre aborde évidemment l’aspect technique de ces ascensions, qui nécessitent souvent une traversée périlleuse d’un bras de mer, mais il met surtout l’accent sur ce qu’évoquent ces piliers, d’un point de vue philosophique ou littéraire.
Sylvain Tesson s’en donne donc à cœur joie avec des vers d’Éluard ou d’Apollinaire, des citations de Goethe ou des références aux œuvres de Flaubert et de Proust.
Mais surtout, il fait un usage immodéré de formules longuement réfléchies, philosophiques, spirituelles, humoristiques, poétiques, qui peuvent ravir, amuser ou agacer, c’est selon.
« À l’est, une bande de ciel diffuse sa lueur livide, écrit-il. Le jour a l’air d’avoir passé une mauvaise nuit. »
Ou celle-ci, qui peut intéresser les amateurs de vanlife : « Je ne suis jamais monté à bord d’un camping-car. Je découvre avec ravissement le mariage de l’inconfort du camping avec les inconvénients de l’automobile. »
Le récit n’est pas très structuré, il se veut plus contemplatif et philosophique que les autres livres de Sylvain Tesson. Il faut aimer l’écrivain pour le suivre dans cette nouvelle quête de l’inutile.
