Paru en premier sur (source): journal La Presse
Dans son roman D’après une histoire vraie, Delphine de Vigan racontait l’histoire d’une écrivaine poursuivie par une admiratrice un peu trop intense qui s’incrustait dans sa vie jusqu’à prendre sa place. Il y a une parenté entre cette histoire aux allures de thriller et le plus récent roman de Carole Fives.
Publié à 8h00 ✓ Lien copié
Dans Quelque chose à te dire, Elsa Feuillet, une romancière qui ne connaît pas le succès, admire éperdument Béatrice Blandy, écrivaine renommée morte des suites d’un cancer quelques années plus tôt. Le veuf de cette dernière, Thomas, souhaite connaître cette Elsa qui vénérait tellement sa femme qu’elle lui a même dédié un de ses romans.
Leur relation évoluera très rapidement. Elsa s’installe dans l’appartement de son idole – un vrai mausolée à la mémoire de Béatrice –, porte son parfum, se glisse dans ses vêtements. Le couple fait même l’amour sous le regard de la défunte dont les photos ornent presque tous les murs.
À la recherche d’un manuscrit inachevé, Elsa se glisse un jour dans le bureau de l’écrivaine disparue, un lieu quasi sacré que personne n’a osé toucher. Arrive ce qui devait arriver, l’admiration vire à l’obsession puis à l’appropriation.
On ne révélera pas les punchs du roman qui se veut aussi une réflexion sur l’écriture (l’influence, l’emprunt, le plagiat…), mais disons que l’effet suspense est à moitié réussi. L’intrigue est unidimensionnelle, à la limite simpliste. Quant aux personnages, on les aurait aimés avec un peu plus de profondeur. Et on a trouvé les nombreux clins d’œil au cinéma de Hitchcock plaqués. Malgré cela, on s’est rendue à la fin de