Paru en premier sur (source): journal La Presse
Chaque été depuis 20 ans, une petite famille loue la même maisonnette à Cape Cod, dans un décor bourré de souvenirs qui sent l’air marin à plein nez. Rocky, la narratrice, mère quinquagénaire dans toute sa splendeur (et ses bouffées de chaleur), donne le ton, avec ses remarques cinglantes et ses émotions en dents de scie.
Publié hier à 10 h 00
Certes, il ne se passe pas grand-chose pendant ces sept jours. C’est la vie ordinaire, avec les corvées de sandwichs (d’où le titre), les virées à la plage et les petites prises de bec. Ce sont des petits riens du quotidien. Et ils sonnent vrai. Surtout si vous avez des enfants grandissants, comme Rocky. C’est pile à vous que s’adresse ce livre.
Car sous ses airs de roman d’été léger, Catherine Newman, autrice américaine à qui l’on doit un autre roman à succès, On rêve tous de l’impossible, signe ici une chronique d’une grande justesse sur la vie de famille, et l’insoutenable fierté de voir ses enfants grandir. Avec toute la nostalgie que cela implique, ambivalences inavouables sur la maternité incluses.
Mention spéciale aux dialogues intergénérationnels, plutôt justes, entre parents et enfants devenus grands (et woke) et à la construction du récit, qui alterne entre présent et passé, laissant présager un drame non réglé.
À choisir, on aurait sans doute préféré lire le texte dans sa version originale, pour profiter de toute la vivacité et la profondeur de la plume. Saluons tout de même cette traduction française, qui rend plutôt bien l’esprit.
D’ailleurs, on vous met au défi de ne pas être brassé par ce roman, d’une grande authenticité, qui ose aborder des sujets compliqués et des sentiments contradictoires, en toute simplicité.
